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Partons au campo

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Suite 2/2

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La tienta.
Á l'âge de deux ou trois ans, grand maximum, les jeunes vaches et uniquement elles, sont testées, essayées, dans l'arène privée de l'éleveur, la plazita, de dimensions réduites, dans l'épreuve de la tienta, c'est le tentadero.
De nombreux éleveurs testent leurs vachettes assez jeunes, car le grand nombre d'animaux qui seront recalés ainsi que leur nourriture afférente constitue une charge importante pour les finances du ganadero.

Les tientas se déroulent habituellement entre l'automne et le printemps époque où il n'y a presque plus de courses .

La vachette sera confrontée à un picador armé d'une pique adaptée à l'âge de l'animal et, ses réactions, le nombre et l'ardeur de ses charges seront alors jugés. La pique rappelons le est le seul et unique moyen de tester la bravoure.

Il lui faudra aussi contrôler sa nervosité et elle devra faire preuve d'envie de combattre, de dynamisme, de promptitude à réagir à tous les cites des toreros.

Elle sera ensuite toréée de muleta, au début de l'épreuve généralement par des toreros de renom. Ils tenterons de mettre en avant les défauts et les qualités de ces becerras, noblesse et suavité des embestidas, en fin par de jeunes aspirants toréros, les maletillas, désireux de se faire remarquer par cette docte assemblée.

L'éleveur notera soigneusement les réactions de chaque bête : comportement, combativité, vigueur et acharnement de la charge, selon des critères propres à l'élevage et le résultat final sera : supérior, bueno, regular ou malo.

 

Les meilleures vachettes seront conservées, celles considérées comme inaptes par le ganaderos terminerons peu glorieusement à la boucherie.

Dans un élevage de prestige il y a ainsi jusqu 'à 60 et 70% de rebut, le desecho de tienta. Ces animaux qui ne correspondent pas au cahier des charges de ces ganaderos peuvent éventuellement être achetés par d'autres qui ont un autre concept des bêtes de lidia.

Du sérieux et de la rigueur de cette épreuve indispensable dépendra l'avenir de la ganadería, les erreurs seront très difficilement rattrapables et pourrons mettre en péril la pérennité de l'élevage.

Une seconde sélection des vaches reproductrices aura lieu au vu et au su des résultats de leur fils, celles qui auront donné naissance à des taureaux couards (mansos) seront éliminées sans pitié.

Il faut noter ici que les ganaderos compte l'âge de leurs animaux en nombre d'herbes, c'est à dire de printemps, ce qui sera par la suite plus précis et plus significatif quant à leurs capacités physiques.

Une année ganadera est comprise entre le premier juillet, époque à laquelle ont considère terminées les naissances et le 30 juin de l'année suivante.
Le numéro à appliquer au fer sur la cuisse, le guarismo, sera le chiffre final de l'année qui termine les naissances.

D'après le règlement taurin, article 45, pour pouvoir être lidié en corrida un taureau doit avoir un minimum de quatre ans et un âge maximum de six.
Les taureaux qui combattrons pour la saison 2004 porterons donc sur le flanc le chiffre 0. Si l'animal est né en janvier 1998 il aura en août ou septembre, période la plus active de la temporada, quatre ans révolus .
Donc un cornupède portant le numéro 9 n'aura que trois ans et demi et il lui manquera toujours un printemps, une herbe, pour être un animal accompli.

Plus le taureau est âgé, plus il s'avisera vite et sera physiquement plus fort, donc en fin de compte potentiellement plus dangereux.

Actuellement le poids minimum d'un taureau est de 460 kg pour les arènes de première catégorie, de 435 kg en seconde et de 410 kg pour la troisième, article 46 du règlement taurin.
 


Mais les choses n'ont pas toujours été ainsi: 

Jusqu 'à environ 1915 on combat des taureaux adultes de cinq à huit ans, très encornés, d'allure disproportionnée, souvent très braves à la pique, mais broncos et au sentido affirmé. 

De 1915 à la guerre civile sont lidiés des taureaux de cinq ans de tempérament plus brave. 

De la fin de la guerre à 1970 la pénurie de bétail dans un premier temps, puis le dictat de certaines figuras, feront se présenter des toritos plus près de trois que de quatre ans, au gabarit réduit et à l'armure commode, pour le plus grand bonheur des toréros. 

De 1970 à nos jours des taureaux d'un âge minimum de quatre ans, plus grand et gros et en général peu mobiles, mais d'une noblesse inégalée.

 

Plus particulièrement en Andalousie, les mâles sont, dans quelques élevages "testés" a campo abierto, lors d'une tienta de machos, par l'épreuve dite por acoso y derribo.

Un taurillon est poursuivi dans le campo par deux cavaliers et renversé avec une lance, la garrocha, non loin d'un picador. Le ganadero jugera ainsi son comportement défensif et offensif ainsi de son ardeur à la lutte.

L'équipe des deux cavaliers forment ce que l'on appelle la collera, l'amparador doit courir à gauche derrière l'animal jusqu'à réduire et "templer" sa vitesse, le derribador placé lui sur la droite doit renverser le taurillon en appuyant la pointe de sa garrocha à la naissance de la queue au moment où la trajectoire de l'animal et du groupe équestre formera un angle suffisant pour que en tombant celui-ci chute sur le dos ou fasse une vuelta de campana.
Le jeune taureau sera alors confronté une ou plusieurs fois au picador toujours à l'aide des cavaliers et ce sans jamais voir nul chiffon. On en tirera alors les enseignements nécessaires.
Ces animaux pourront être retientés dans la placita dans la tienta de corral.

 

en el campo landés

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La sélection.

 

La génétique n'est pas une science exacte, un fils de champion ne sera probablement pas champion à son tour et l'intuition de l'éleveur et le hasard jouent également leur rôle, ainsi un taureau gracié en piste ne fera forcément pas un bon géniteur. Le savant dosage bravoure, noblesse, caste n'est pas stable et le travail est toujours à recommencer.

Il faudra également essayer d'éviter les problèmes de consanguinité et de dégénérescence de la race. Pour cela le sang devra être régulièrement rafraîchi ou renouvelé, exception faite des élevages depuis longtemps stabilisés, Miura, par exemple.
Les taurillons eux ne verront jamais de cape ou de muleta ou un homme les toréer à pied, d'ailleurs leurs contacts avec le reste des humains est très limité, ils doivent arriver absolument purs dans l'arène.

Une des caractéristique du taureau brave étant d'apprendre très vite et d'avoir une très grande mémoire, ils seront dans le cas contraire capables, très rapidement, de distinguer la proie derrière le leurre, on dit de ces taureaux qu'ils connaissent le grec et le latin.

Plus tard, seul les taureaux, futurs étalons, seront testés en détail et uniquement les meilleurs seront toréés à pied. Car jamais au grand jamais aucun animal n'aura du voir avant le combat une cape ou une muleta.

Les sementales, véritables socles de la ganadería, seront lors des périodes de chaleurs des vaches conduits avec une vingtaine de futures mères dans un cercado où celui-ci régnera en maître tout puissant, sur son harem de courtisanes.

L'élevage du bétail brave est un peu comparable à l'oenologie car il ne suffit pas de posséder d'excellentes vignes sur un terrain adéquat, faut-il également savoir assembler les cépages, choix du père et de la mère, et procéder à un élevage, le mot est identique dans les deux sciences, offrant les meilleures conditions, entretiens, soins etc.

 

 

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Les reproducteurs.

Le choix par le ganadero d'un nouveau semental est prépondérant pour l'avenir de son troupeau et la sélection définitive du reproducteur ne pourra devenir effective qu'au bout de sept ans.
Le futur étalon aura pu être choisi en fonction de l'ascendance et de la descendance des membres de sa famille,la reata, d'où l'importance du livre généalogique, ou, et, par la tienta de machos qui pourra infirmer ou confirmer certaines aptitudes.
Pour qu'un reproducteur engendre des fils brave il est évident que d'abord il le soit mais les lois de la génétique font qu'il pourra également reproduire le manso le plus perdido.
Le cas inverse existe également où des cornus domestiques produirent des taureaux bravissimes...
Ce qui est demandé à un étalon n'est pas d'être le plus beau, le plus fort, ni le plus brave mais de transmettre à sa descendance cet élément si particulier qu'est la bravoure.

Le choix d'un mâle est extrêmement important, beaucoup plus que celui d'une vache, car si la femelle ne mettra bas qu' un veau par an, l'étalon lui fera un très grand nombre de saillies.

Un semental peut également engendrer de meilleures vaches que de taureaux ou inversement.

A sa maturité sexuelle il fera une première fois ses preuves avec un lot réduit de vaches.

Les premiers résultats seront donnés par ses filles arrivées à l'âge d'utreras lors d' un tentadero.
Les fils eux, un an plus tard, serons notés pour la première fois à l'occasion de becerradas ou de novilladas non piquées, puis ensuite lors de novilladas avec chevaux, ensuite point culminant et épreuve la plus importante, en corrida.

Si les résultats ont été bons il restera semental, sinon au bout de ces sept années il sera éliminé, s'il ne l'a pas été avant.

Il est admis dans le milieu de l' élevage brave qu' un reproducteur représente vénalement la valeur d' une corrida de son origine, mais faut-il que l' éleveur soit vendeur.

 

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Les novillos.

Ces taureaux de trois ans, encore adolescents, sont souvent choisis à cause de caractéristiques, mentales ou physiques, qui les auraient rendu plus difficiles ou moins bien présentables arrivés à l' âge adulte.

Un port de cornes peu harmonieux, par exemple, un sentido risquant de trop s' affirmer ou un trop grand gabarit peuvent faire pencher l' éleveur a faire combattre ses animaux en novilladas plutôt qu'en corrida .

La novillada peut être également un banc d'essais pour juger les résultats d'un nouveau croisement ou d'un nouvel étalon et d'en juger la pérennité.

Certains encastes ne sont courus pratiquement qu'en novilladas, le Vega-Villar par exemple.
D' autresé levages réputés se spécialisent malgré tout dans les novilladas et présentent des animaux de très grande qualité.

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Les dernières années.

Les taureaux sélectionnés pour la lidia couleront dans le luxe et la tranquillité quatre à cinq années d' une vie paisible avec ses frères et demi-frères.

Au campo le taureau mène une vie paisible, méthodique et structurée. Il empruntera toujours le même chemin pour aller à son auge, toujours à la même heure et chacun rejoindra ensuite son arbre, rocher, replis de terrain ou coin de prairie favoris.
L' organisation sociale d' un troupeau étant tout sauf égalitaire, chacun y aura sa place et son rang bien précis, tout manquement à l' ordre établi ou à la préséance se soldant par des querelles et des luttes intestines.

Ceci mis à part le taureau est en groupe un animal pacifique, discret et effarouchable.

 

primavera

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La nourriture.

Élevés traditionnellement de façon extensive ce bétail nécessite lors de certaines périodes de l' année, quand l' herbe n' est plus suffisante, ou à certaine période de son élevage,par exemple lorsqu' il faut le "préparer" en vue de la course, un complément alimentaire, le pienso.

Ce pienso, dont chaque ganadero a le secret peut se composer, de foin, de paille, de diverses céréales et légumineuses, de vitamines d'oligo-éléments et de sels minéraux en proportion variable.
Il sera distribué une ou deux fois par jour par les vaqueros et le mayoral dans les auges individuelles de chaque bête, ce qui permet de cibler la quantité de nourriture délivrée à chacun.

La nourriture a une influence considérable sur le comportement en piste du taureau, telle céréale, comme l' avoine peut rendre les animaux nerveux, telle autre peut au contraire l'empâter, sans parler de la quantité. Le taureau ne l'oublie on pas est un athlète et son alimentation devrait être en conséquence.

Le mayoral lors de ses rondes quotidiennes suivra très précisément l' évolution de la cabaña et pourra ainsi repérer tel ou tel animal blessé, souffrant ou en mauvaise condition physique, mais le taureau est par nature brave donc peu enclin à montrer sa douleur ce qui n' est pas sans compliquer le travail de surveillance.

 

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Ces dernières années lors de spectacles majeurs, en Espagne et en France on a lidié, toutes associations confondues entre cinq et six mille taureaux

Un taureau d'un élevage réputé se négocie au prix d' une voiture de belle cylindrée, un animal d' une ganadería moins renommée au tarif d' une petite automobile (neuve).

Ne l' oublions pas le prix d' un taureau comprends outre la nourriture nécessaire à sa croissance, une part de celle de ses parents, des mères qui n' ont mis bas que des femelles, la part de celle de ses frères qui pour une raison ou pour une autre ne seront pas commercialisés à cause de blessures, maladies, morts violentes lors d' affrontements.
Il faut également ajouter les salaires et charges sociales des employés de l'élevage ainsi que tous les frais inhérents à une exploitation agricole.

 

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